Innovation

Un “aspirateur à vendange” pour faciliter les décuvages

Moins de personnel, plus de confort : finis les décuvages sportifs avec ce nouvel outil. Des essais sont prévus dans différents domaines pour les prochaines vendanges.

Je n’ai jamais vu un tel enthousiasme pour un équipement. Tous les domaines auxquels nous l’avons présenté veulent l’essayer dans leur cave pour les prochaines vendanges ! » se réjouit Mathieu Boudoux, œnologue et fondateur de MBO Vision qui distribue l’équipement.

Un aspirateur à vendange

Dévoilé fin juin dans la région bordelaise, cet outil a spécialement été conçu par l’entreprise Céfinox pour le décuvage. « Cela fonctionne comme un aspirateur. Une canne d’aspiration reliée par un flexible à une pompe à vide va aspirer le marc et remplir temporairement un bac intermédiaire, fixé par une potence au-dessus du pressoir, sous la pompe à vide. Lorsque le bac est plein, un clapet s’ouvre et décharge la vendange de façon gravitaire dans le pressoir. Puis ce cycle se répète » détaille Paul Guyard, œnologue et co-gérant de Céfinox, précisant que le flexible peut mesurer jusqu’à 120 mètres de long. « Pas besoin d’alimentation électrique, la pompe à vide fonctionne à l’air comprimé. En revanche, elle nécessite un débit conséquent » précise-t-il.

Le débit dépend de l'opérateur et du marc

Ce système innovant, déjà utilisé dans l’industrie agroalimentaire, demeure pourtant simple d’utilisation puisqu’il ne possède que deux boutons de réglages : « La durée d’aspiration et le temps d’ouverture du clapet. Cela va permettre à nos clients d’ajuster manuellement le débit de chantier qu’ils recherchent en fonction de la qualité du marc » explique Paul Guyard qui précise que les clients seront accompagnés sur l’utilisation de l’outil. « Si la question du débit est souvent abordée, on ne peut y apporter de réponse précise puisqu’elle dépend en grande partie de l’opérateur et de la qualité du marc ».

Et ce n’est pas tout puisque la pompe peut également tourner à sec. « Il n’y a pas de contrainte de surveillance, contrairement aux pompes classiques » argumente Paul Guyard. « Et moins d’opérateurs également. Désormais, certains châteaux utilisent des prestataires pour venir décuver. Quand ce sont leurs propres opérateurs, jusqu’à cinq personnes sont parfois nécessaires. Avec cet outil, il suffit d’une personne qui aspire et d’une autre qui surveille le remplissage du pressoir » appuie Mathieu Boudoux. « Cela va améliorer l’organisation et le confort des opérateurs. Nous allons également développer un harnais pour soulager l’utilisateur car la canne d’aspiration pèse 5 à 6kg environ ».

Multi-fonctions

Cet outil mobile qui aspire solide et liquide a vocation à multiplier les usages : transport de vendange fraîche, remontage, transfert de lies, aspiration de déchets de tri optique, … « A aucun moment on n’a de dégradation, ni de trituration si les raisins sont intègres au départ » précise Paul Guyard. D’un point de vue hygiène, l’outil est entièrement démontable grâce aux éléments tous reliés par des colliers de type clamp.

« Avec cette pré-campagne de démonstration, nous avons validé l’intérêt pour cet outil et la pertinence de la solution. Désormais, place aux essais avec nos futurs clients qui veulent désormais valider le débit de chantier pendant les vendanges »

précise Mathieu Boudoux qui testera l’outil dans le bordelais, le grand-est et aux Etats-Unis, en Oregon.

L'outil n'est pas adapté à la vendange entière ou éraflée

Seul inconvénient : la rafle peut être limitante pour l’aspiration. « L’outil n’est pas adapté à aspirer de la vendange entière ou peu éraflée » précise Paul Guyard. Pour cette innovation, il faudra compter entre 22 500 et 25 000 € HT suivant l’installation (potence, support, …) et le nombre d’accessoires d’aspiration.

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